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Prière de déposer des May West

Prière de déposer des May West

Les questions restent, les réponses changent. Voici celles de Serge Bouchard.

Questionnaire LQ

Les questions restent, les réponses changent. Voici celles de Serge Bouchard.

Est-ce que le livre papier est mort?

Le livre papier a de l’avenir. Il y a quelque chose de profondément mystérieux dans le lien qui s’établit entre un humain et le livre qu’il tient dans ses mains. Gestuelle, posture, plongeon en soi-même, rien ne remplace le temps chaud de la lecture. Le livre papier est comme la radio: rapports intimes.

 

La qualité que je préfère chez mon éditeur?

J’ai plusieurs éditeurs. Ce que j’aime le plus chez eux, c’est la complicité et le respect, la sensibilité littéraire et le sens des affaires.

 

Le pire défaut de mon éditeur?

L’éditeur parle toujours du prochain livre. Il croit que je n’arrêterai jamais d’écrire.

 

Ai-je une béquille littéraire? Si oui, laquelle?

Ma femme, Marie-Christine Lévesque. En plus de coécrire avec moi, elle m’inspire, me révise, m’encadre, me soutient, me conseille, m’avise. Elle est la lectrice, l’éditrice, le public, l’amie, l’amour. Je suis l’homme de la femme de lettres, émouvante et sans compromis.

 

L’ouvrage que j’ai honte d’avoir lu?

Le testament de Dieu, une fumisterie de Bernard-Henri Lévy.

 

L’ouvrage que j’ai honte de ne pas avoir lu?

La Bible, je n’y comprends rien.

 

Le pays dont je préfère les textes et les auteurs?

Un bon livre est toujours universel.

Questionnaire 1

Questionnaire 2

Le livre qui fait partie intégrante de l’écrivain que je suis devenu?

Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar.

 

Si je n’écrivais pas, je…

Je conduirais un camion-remorque sur les routes d’Amérique ou un autobus sur la ligne 69 à Montréal.

 

Mon personnage fictif préféré?

Homer Simpson.

 

Le mot, la devise, l’adage ou l’expression que je trouve le plus galvaudé?

«Pus capable» de la «problématique» de «parce que nous sommes en 2018». «Du coup», n’est-ce pas «dans notre adn»?

 

Ma drogue favorite?

Café et imaginaire.

 

J’ai peur de…

De l’avion, de mourir, d’être torturé par des méchants, des ana-condas, des chats noirs.

 

Mon pire et mon meilleur souvenir d’écriture?

Le pire: le premier jet du Peuple rieur, rejeté par Marie-Christine, cent cinquante pages à la corbeille. Le meilleur: la rédaction des Confessions animales, Bestiaire I et II.

 

Est-ce que je lis les critiques de mes livres? Pourquoi?

Oui. Par fierté et saine curiosité. Je n’ai jamais vraiment eu de mauvaises critiques. Celles-là, je ne les lirais pas.

 

Y a-t-il une autre manière d’écrire que sous la contrainte?

J’écris pour le plaisir, j’écris pour me guérir. Bien sûr, une heure de tombée ne nuit pas, le salaire de l’écrivain non plus.

 

Je voudrais prendre un verre avec quel écrivain ou quel penseur, mort ou vif? Pour lui dire quoi?

Albert Camus, pour discuter de l’angoisse du gardien de but au soccer.

 

L’écrivain dont je suis jaloux…

Montaigne, parce qu’il écrivait reclus dans sa tour.

 

Que lira-t-on sur mon épitaphe?

«Prière de déposer des May West.»

 

Qu’ai-je à dire pour ma défense?

Comme disait Michel de Crayencour à sa fille Marguerite (Yourcenar): «Je ne suis pas d’ici, je ne fais que passer.» ♦

 

Questionnaire 3

 

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